Les inondations représentent le désastre naturel les plus coûteux pour l’industrie de l’assurance au Canada. En effet, selon une récente étude de la Sécurité Publique du Canada, le dommage des inondations sont estimées à un total de 1,5 milliards de dollar par an. Ce montant reflète l’urgence de rendre les produits d’assurance inondation plus accessibles en vue de mieux protéger la population à risque. Cependant, l’industrie de l’assurance ne semble pas encore entièrement prête à offrir une couverture d’assurance inondation financièrement accessible et disponible pour toute la population canadienne.
Bien que certains assureurs couvrent les dégâts liés à l’eau, la couverture des dégâts liés aux débordements de lacs ou de rivières demeurent assez peu disponible et/ou coûteuse. Dans certains cas, les primes d'assurance inondation peuvent atteindre 10 000 à 15 000 $ ou plus pour les seuls avenants d'inondation, sans compter les autres coûts de l'assurance habitation.
Cet article vise à démystifier les principales raisons de la faible disponibilité d’un tel produit d’assurance tout en mettant de l’avant les différents défis de l’industrie de l’assurance en matière d’évaluation et de gestion du risque d’inondation.
Quels sont les défis de l’industrie de l’assurance pour pouvoir offrir un produit d’assurance inondation plus accessible?
Les compagnies d’assurances canadiennes font face à plusieurs défis qui les empêchent de créer un produit d’assurance inondation ou de le rendre plus accessible. Ces défis peuvent se résumer principalement par les points suivants :
1- La faible précision des cartes d’inondation existantes :
Les cartes d’inondation à haute résolution spatiale se veut peu disponible et incomplète. Les données existantes ont généralement une résolution spatiale faible (de 30 à 90 m) ou sont désuètes et avec un couverture géographique retreinte. Les cartes de zones inondables disponibles en haute résolution spatiale sont généralement produites par les municipalités et les gouvernements pour des fins réglementaires en aménagement du territoire et sont peu adaptées aux besoins actuariels des assureurs. De plus, ces cartes de zones inondables utilisent des périodes de retours différents en fonctions des provinces, ce qui constitue une contrainte importante au niveau de l’homogénéité de ces données. Enfin, un des plus gros enjeux pour les assureurs en termes de cartographie des zones inondables se situe au niveau de la qualité des données qui est actuellement très variable en termes de précision et de date de production.
Une comparaison entre les cartes d’inondation à haute résolution et à faible résolution spatiale
Toutes ces lacunes représentent des contraintes importantes pour les assureurs pour pouvoir évaluer le risque d’inondation avec précision à l’échelle de la propriété ainsi que les pertes qui y sont associées. Ces limitations constituent un vrai défi pour l’industrie de l’assurance pour la compréhension de ce risque et la capacité de le tarifer d’une façon optimale.
2- L’antisélection : un frein potentiel pour l’assurance inondations?
L’antisélection est une situation de déséquilibre en matière de sélection de risque causée par le fait que certains clients représentant un risque élevé tentent plus souvent d'obtenir une assurance pour se protéger que ceux qui sont à risque modéré ou faible. L’antisélection représente alors un défi important pour les compagnies d’assurance car le risque d’inondation ne se prête pas aux paramètres économiques de l’assurance. En effet, ce dernier amplifie inévitablement le problème d’antisélection car l’assurance inondation coûte cher aux clients vivant dans des zones inondables à haut risque et ceci rend la commercialisation de ce genre assurance difficile car il n’y a pas de mise en commun des risques.
3- Les risques liés à l’imprévisibilité des changements climatiques
L’impact des changements climatiques est une variable importante qui est peu considérée dans les modèles de risque existants utilisés par l’industrie de l’assurance. En effet, à cause des changements climatiques, les inondations seront plus fréquentes et plus dommageables dans les prochaines années. Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) a estimé qu'entre 1983 et 2008, une grande partie des indemnités annuelles versées pour des événements liés aux changements climatiques et aux désastres naturels étaient dues aux inondations. Ces indemnités se situaient en moyenne entre 250 et 450 millions de dollars par an. Depuis 2009, les pertes financières moyennes liées aux inondations a atteint 1,8 milliard de dollars. Aujourd’hui, ces pertes financières qui sont en augmentation continue démontrent les impacts majeurs des changements climatiques sur cette industrie.
L’industrie de l’assurance joue un rôle important dans le partage du risque avec les différentes parties prenantes notamment les gouvernements et les citoyens. Des actions concertées entre ces intervenants clés sont de mise afin de pouvoir augmenter la préparation et la résilience de notre société face aux inondations notamment dans le contexte de changements climatiques. Un travail important reste à mettre en œuvre par les compagnies d’assurance pour augmenter leurs capacités de compréhension de ce risque et ainsi pouvoir mieux protéger leurs clients et contribuer dans les efforts de sensibilisation et de rétablissement des individus et des communautés.
Geosapiens a pour mission de faire partie de la solution pour faire face à ce risque naturel en offrant les données de modélisation les plus précises et les plus à jour sur le marché. Notre but est d’aider les compagnies d’assurances ainsi que toutes les parties prenantes à disposer des informations nécessaires pour comprendre, prévenir et gérer ce risque. Parlez-nous de vos défis liés aux inondations et nous serons ravis de vous outiller avec la solution la plus adaptée à votre besoin.
Contact: info@geosapiens.ca
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